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Quartier Renaudie, St-Martin d'Hères (Isère)
> Descriptif opération
Lorsqu’il est appelé pour étudier le centre-ville de Saint-Martin d’Hères, Jean Renaudie est un architecte reconnu. Il a rénové le centre d’Ivry-sur-Seine, en glissant des suites d’immeubles effilés entre les tours créées par Renée Gaillousthet. Puis, il a hérissé de grappes de volumes clairs les pentes abruptes séparant le centre ancien de Givors des ruines du château qui le domine. Il a ancré à Villetaneuse une suite de 122 appartements et conçu à La Courneuve la Cité Rateau.
Un quart de siècle après ses dessins pionniers pour Ivry, il aborde la création des 1 500 logements de Saint-Martin d’Hères selon des principes créatifs et des choix constructifs qu’il maîtrise.
Néanmoins, ce projet s’inscrit dans un contexte personnel et politique singulier. Jean Renaudie dessine son projet alors qu’il est déjà gravement malade : c’est son fils Jean qui prend en 1981 la responsabilité de le construire. Il l’aborde alors que l’État récuse toute expérimentation en matière de logement. Il travaille pendant que s’édifie la très médiatisée « Villeneuve » à Échirolles, l’autre municipalité communiste de l’agglomération grenobloise, projet confié à la puissante agence AUA. Il le met au point alors que les deux premiers chocs pétroliers déclenchent la paupérisation du logement social, les bailleurs contenant par la réduction drastique de l’entretien courant l’explosion des charges locatives que de nombreux occupants ne parviennent plus à payer.
Une telle situation explique sans doute qu’il ait jeté les bases d’un véritable cœur de ville, dense et suréquipé, ambitieux et engagé, inspiré et réfléchi. Cette approche répond à une ambition municipale désireuse d’embrasser tous les domaines de la vie contemporaine et aspirant à un réel mieux vivre collectif. Mais il finalise une étude réduite à une seule première tranche de 450 logements, quelques commerces et une pincée de bureaux. Qu’importe : le résultat est probant comme l’atteste une enquête d’opinion réalisée un an après l’achèvement des immeubles ! Les paroles recueillies sont laudatives : la forme singulière des appartements séduit, leurs généreux prolongements extérieurs font le bonheur des adultes et des enfants, le réseau des venelles est le paradis des écoliers. Dix ans plus tard, une seconde enquête d’opinion exprime une perception et un vécu contraire : l’opprobre la plus violente stigmatise durablement chacun des éléments vécus comme positifs dix ans plus tôt et s’affirme l’insécurité du quartier. Le choc est rude, le mal profond. Un long et patient travail de reconquête est entrepris par la Ville et par le bailleur social, également gestionnaire des immeubles conçus par Jean Renaudie à Givors baptisés depuis « Les Étoiles ». Les formes expérimentales, la singularité des espaces, la surface hors normes des appartements et des terrasses, la spécificité de la mise en œuvre des matériaux, l’imbrication des propriétés, la multiplicité des intervenants concernés par le geste urbain le plus simple rendent délicate la démarche qu’ils conduisent.
Caractéristiques de l’existant
Il est possible d’être l’une des deux plus grandes banlieues d’une métropole régionale sans être dotée d’un réel centre-ville. Tel est le constat qu’établit la Ville de Saint-Martin d’Hères au seuil des années 1970. Les sociétés lui ont apporté des zones industrielles. L’État lui a offert un immense domaine universitaire. Les bâtisseurs de logements sociaux lui ont livré d’innombrables ensembles d’immeubles éparpillés sur son vaste territoire. Mais nul plan d’ensemble n’a fédéré toutes ces initiatives…
Alors que Grenoble transforme son Village olympique en zone résidentielle, qu’Échirolles entreprend l’édification des masses proliférantes de l’Arlequin, la Ville de Saint-Martin d’Hères lance l’étude d’un centre ambitieux associant intimement services publics, équipements et logements. En 1973, la préparation du Plan d’occupation des sols a engagé la réflexion sur la centralité. En 1976, Jean Renaudie est choisi « pour collaborer à la définition de l’urbanisation future du centre-ville ». Sa mission est facilitée par le fait que la ville maîtrise la majorité des terrains nécessaires à la création de ce centre. La ZAD créée en 1974, transformée en ZAC en 1976, couvre 78 hectares. En 1976 toujours, Jean Renaudie, associé à la SATAU, à l’EPURE et à la SADI établit « le schéma organique de la ZAC du centre de la ville ». Une multitude d’équipements collectifs structurants, des activités tertiaires et des commerces sont étroitement imbriqués aux logements collectifs dans une trame urbaine affirmée dont chaque élément a été minutieusement élaboré.
Un tel programme exprime la volonté de tonifier la vie démocratique. Pour cela, il faut placer les élus au centre d’une relation fluide avec les administrés et les services municipaux, faciliter l’accès des citoyens à ces services, et privilégier la concertation et l’information au quotidien : ce sera le rôle de la « Maison communale » où les bureaux des élus et ceux des services voisineront avec le commissariat de police, les Allocations familiales et la Sécurité sociale, la recette perception, l’ANPE, et EDF-GDF…
L’autre dimension de la vie citoyenne, la citoyenneté acquise grâce à l’imprégnation quotidienne de chacun par la Culture, donne naissance à l’autre pôle fonctionnel du projet de centre-ville, « le complexe de lecture publique et de spectacles ». Celui-ci regroupe la bibliothèque municipale, une salle de spectacles de 1 200 places et un Centre d’exposition.
Ces valeurs fondamentales sont rendues visibles par l’organisation même de la ville. Une porte nord est constituée en rapprochant la Maison communale des équipements culturels, du marché, du pôle commercial et des équipements sportifs attractifs dont la piscine. Une porte sud est marquée par l’affirmation d’un second pôle commercial, d’une maison de quartier et d’un lycée. Sept noyaux d’équipements de proximité parachèvent la structuration de l’urbanisation nouvelle : maisons de quartier, centres de santé, équipement mutualiste, établissement médicalisé. C’est le centre-ville d’une haute conscience citoyenne qu’exprime un tel programme.
En janvier 1977, ces propositions sont confirmées : 1 800 logements abriteront 5 000 personnes, 15 000 m2 de bureaux et 9 500 m2 de commerces seront édifiés, 1 500 m2 sont réservés aux services divers et 3 800 m2 aux activités artisanales, 3 600 places de parkings seront réalisées. Une zone artisanale de 15 000 m2 et une zone industrielle de 16,7 hectares s’articuleront à la ZAC.
Maîtrisant les 51 hectares de la première zone à urbaniser, la Ville confirme ses ambitions : le centre sera accueillant aux travailleurs, aux mal logés, aux jeunes. L’emploi y sera facilité par l’intégration à l’habitat d’activités artisanales, de bureaux, de services et de commerces. Les déplacements quotidiens entre le domicile et le travail seront considérablement réduits par la présence des deux zones d’activités. Il s’agit, pour les élus, « d’aboutir à une combinatoire harmonieuse des lieux de travail, des commerces, des équipements et des habitations dans une organisation favorable au développement de la diversité des relations sociales. » L’ancien ouvrier devenu maire, Jo Blanchon avertit : « réaliser une telle ambition relèvera d’un combat », notamment pour contenir « les convoitises des promoteurs et des grandes banques qui les dirigent.»
Des orientations politiques municipales découlent un programme qui caractérise l’orientation sociale des logements à réaliser : 53% relèveront des Programmes locatifs aidés (PLA). Ils se répartiront majoritairement en studios et appartements de deux pièces destinés aux jeunes, aux célibataires ou aux jeunes couples et en appartements de six/sept pièces dédiés aux familles nombreuses. Toujours pour offrir de grands logements, il sera possible de regrouper des appartements de deux et trois pièces pour disposer de cinq pièces ou des logements de trois et de quatre pièces pour offrir des appartements de sept pièces.
Ces logements sont généreux dans leur taille et inhabituels dans leur disposition : leur surface dépassera de 10% au moins les normes minimales, leur distribution intérieure et extérieure sera diversifiée et un nombre significatif de duplex et de triplex sera construit. En moyenne chaque logement disposera de cinquante mètres carrés d’espaces extérieurs privatifs et bénéficiera de vues et d’expositions diversifiées. Il sera complété par un garage ou un cellier privatifs et des locaux communs pour les vélos et poussettes.
Le logement est aussi pensé dans ses relations de voisinage puisque des locaux communs résidentiels seront édifiés. Il est également situé dans sa relation aux éléments clés du paysage des montagnes voisines par le jeu des vues, et dans sa relation quotidienne à la ville par la diversité des cheminements et la création d’axes de relation avec les autres quartiers. Devant les commerces et les services de proximité, ces cheminements sont abrités par des arcades, présentées comme un développement de l’habitat par l’architecte. Selon lui, en effet, « l’habitation se continue par l’arcade comme elle le fait par le palier, la terrasse, le jardin et la cour intérieure ».
L’accent est exclusivement mis sur les logements et les petits équipements de proximité. Cette présentation masque l’étonnante déprogrammation des équipements collectifs au premier rang desquels « la Maison communale », le « Complexe de lecture publique et de spectacles », les deux pôles commerciaux et des zones d’activités artisanale et industrielle… C’est même le cœur de l’ambition municipale qui se comprime : les 1 800 logements se réduisent à 1 500, à réaliser en deux phases, la première étant elle-même programmée en deux tranches. Finalement une seule sera réalisée, de 450 logements sur une emprise de 10 hectares. Ce n’est ainsi qu’une sorte de témoin d’une ambition avortée qui sera édifié. Et ce sont ces logements hors du commun, réduits à la seule fonction d’habitat alors qu’ils étaient projetés en tant que socle d’une pensée sociétale, qui seront en moins d’une décennie constitués en témoin de l’échec inéluctable de toute architecture du logement non conventionnelle.
En dépit de la limitation des ambitions initiales, Jean Renaudie reste fidèle à ses principes et à son engagement. Il doit tout d’abord inventer une volumétrie car Saint-Martin d’Hères n’est ni Ivry ni Givors : il ne dispose ici ni de tours contre lesquelles prendre appui, ni de pentes escarpées à gravir. Ce seront, entre tumuli et ziggourats, des immeubles pyramidaux vrillés, aux façades parcourues par le lacis des escaliers donnant accès aux appartements et chahutés par les terrasses triangulaires. Ces évènements formels complexes, toujours aimables, engendrent un univers dynamique, irrigué par un réseau de cheminements piétons, de sentes et de sentiers que canalisent grillages ou arbustes, portes et haies et qu’absorbent des placettes avant qu’il en se perde dans d’incertaines mitoyennetés. Paradoxalement, ce village aux résonnances méditerranéennes est érigé sur la plaine alluviale de deux torrents glaciaires. Son concepteur rêve de le voir se couvrir de végétation : pour cela, il ceinture les terrasses de jardinières et glisse des jardinets de pleine terre entre façades et passages… Des collines verdoyantes qui ne constituent plus des obstacles infranchissables aux corps et aux regards comme les tours et les barres… puisqu’ils se parcourent selon des trajets changeants, offrant chacun des points de vue singuliers sur des géométries diversifiées.
Mais, la conception des appartements est plus bien plus essentielle encore pour Jean Renaudie. « Pourquoi des individus tous différents les uns des autres par leurs origines, leur culture, leur situation familiale, leur âge, leurs goûts, devraient-ils vivre dans des espaces identiques ? » questionne-t-il. Fort de ce constat, il multiplie les formes et les dispositions intérieures des logements, les orientations, la taille des prolongements extérieurs, les relations aux vues proches et lointaines… Chaque origine soco-culturelle, chaque situation familiale, chaque âge, chaque appétence pour des espaces refermés ou librement ouverts, la pénombre ou la lumière, le recoin ou le grand volume, l’isolement ou la collégialité… dispose potentiellement ici du logement qui lui convient. Pour s’accomplir pleinement, cette mise à disposition d’une extrême diversité exprimant la singularité des êtres suppose que chaque candidat se voit attribuer le logement lui correspondant. Mais aussi, que l’époque soit à l’ouverture d’esprit, à la curiosité, à l’appétence pour la nouveauté et non au repliement sur les valeurs étriquées, le conformisme, les racines…
C’est à l’articulation de ces deux moments de la société française que s’édifie l’opération de Saint-Martin d’Hères. Observées à la loupe par des enquêteurs dépêchés in situ, les réactions des premiers arrivants, militants politiques compris, restituent un bonheur collectif partagé. Les habitants plébiscitent la facilitation des relations de voisinage, la disposition des appartements, le bonheur des terrasses, la sureté des cheminements, la proximité des écoles… Seuls bémols exprimés : l’étanchéité aléatoire des terrasses et quelques malfaçons dans les appartements.
Procédure
Dix ans plus tard, les paroles collectés par ces mêmes enquêteurs, sont sans appel : le petit paradis de 1985 est à présent l’antichambre de l’enfer. Les voisins déclarent s’observer avec suspicion de part et d’autre des escaliers et des terrasses. Les habitants présentent leurs appartements comme de quasi taudis infestés d’humidité tant les malfaçons sont conséquentes. Ils vivent les cheminements comme autant de coupes gorges… « Même les militants sont rapidement partis vivre ailleurs », soulignent mezzo voce quelques témoins de cette évolution.
À quoi ce basculement des vécus peut-il être attribué ? À une aberration de la conception de l’architecte, à une défaillance des entreprises et à une irresponsabilité du maître d’ouvrage ? Ce serait éventuellement le cas, si de tels constats n’étaient pas effectués à travers la France entière sur une part importante du parc des logements sociaux. En faisant exploser le coût des charges, les chocs pétroliers successifs engagés à partir de 1973, ont contraint les bailleurs sociaux à restreindre l’entretient courant et à différer les interventions plus conséquentes afin de stabiliser des trésoreries mises à mal par les impayées de charges qui dépassent parfois le montant des loyers… Les conditions de vie et l’image de ces immeubles se dégradant, ils entrent dans une spirale de paupérisation. Au manque d’entretien s’ajoutent les dégradations matérielles et le sentiment d’insécurité. Les départs d’habitants qui en résultent génèrent une vacance qui accroît les difficultés de gestion des bailleurs sociaux. Un cycle s’enclenche ainsi qui conduira certaines opérations au bord de l’abîme social et nécessitera pour être inversé des investissements publics lourds pilotés par l’Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU).
Cette situation est accentuée par l’évolution des bailleurs sociaux. Pour faire face à la crise, ceux-ci transforment leurs structures, fusionnent puis recomposent leurs parcs de logements, se dessaisissent de certains biens, modifient leurs critères de gestion… et diffèrent leur intervention sur les opérations les plus problématiques pour se concentrer sur celles où des actions clairement identifiées et aisément réalisables peuvent produire des effets à court terme.
Le second tient à la singularité spécifique de l’architecture de Jean Renaudie, en décalage absolu avec les standards des autres opérations gérées par les bailleurs sociaux. Leurs dirigeants et leurs collaborateurs se trouvent donc confrontés à des appartements singuliers. Ils requièrent, pour être bien vécus, une adéquation choisie entre un candidat et un espace. Ils nécessitent que soient valorisées leurs qualités spatiales intrinsèques auprès de publics potentiellement intéressés. Ils impliquent que la qualité spatiale singulière de chacun soit évaluée pour être amplifiée par des interventions de rénovation appropriées. Ils imposent de conduire des travaux spécifiques impliquant des entreprises motivées par ce type d’intervention et qualifiées pour les exécuter. Ils supposent que soit affirmée la relation essentielle entre la qualité des logements et la présence de la végétation qui escalade les façades, s’élève des terrasses, caparaçonne les volumes…
Bien que ces logements soient corsetés par les règles d’attribution des logements, les modalités de financement, les ratios financiers, la culture d’entreprise des bailleurs, les pratiques des entreprises artisanales, la façon de considérer et d’appréhender leur potentiel évolue progressivement. Serge Renaudie, fils de l’architecte, est ainsi venu jeter les bases d’une réappropriation culturelle de cette opération en rencontrant les habitants et en donnant une conférence lors des Journées européennes du patrimoine de 2016 afin de mieux faire comprendre « D’où viennent les étoiles quand elles tombent à Saint-Martin-d’Hères. »
Mais, ce processus de réappropriation et de remise en valeur se heurte à la complexité de la propriété, à l’entrelacs établit entre propriété foncière et propriété immobilière, entre bailleurs et copropriétaires d’immeuble à immeuble mais aussi, parfois, au sein d’un même immeuble… Si bien que le quartier, après quelques années de dur labeur offre le visage d’une surprenante mosaïque d’immeubles rénovés, décapés de toute végétation, comme flambant neufs, que jouxtent des immeubles salis par l’usure du temps, des immeubles mis à mal par les action conjuguées du temps, des dégradations et d’un usage peu attentionné, des immeubles retranchés sous une végétation luxuriante et derrière une barrière condamnant l’accès à une coursive désormais privatisée, des maisonnées effaçant à tout prix leurs rondeurs, des équipements commerciaux en souffrance… Le quartier se présente surtout aux résidents et aux grenoblois par l’intermédiaire d’une rue principale bordée d’arcades peu profondes et de faible hauteur. Les boutiques qui y prennent place disposent de surfaces exigües, voisinent avec des parkings au décor de série noire hollywoodienne, se connectent à des ruelles peu avenantes et s’ouvrent sur une rue fréquentée par des automobiles et les transports en commun générateurs de danger et de nuisances sonores… Espace du premier contact avec le quartier, cette séquence urbaine est à son image: potentiellement attractif, traversant un entre-deux où les effets d’un long abandon pèsent encore fortement sur les actions conduisant, à pas lents, à son renouveau.
La volonté manifeste des acteurs est aujourd’hui entravée par le poids des procédures, des règlementations et des normes, mais aussi par la multiplicité des organismes concernés par la moindre évolution aussi simple que pratique, les coûts générés et la durée qui en découle alors que le besoin est d’agir vite…
Le temps est avec l’argent un facteur important pour rénover, réparer, cautériser, réorienter… Mais plus le processus avance, plus il semble évident qu’une réflexion visant à définir de nouveaux publics auxquels vendre ou louer des appartements permettrait de régénérer cet exceptionnel ensemble bâti, de le faire s’épanouir jusqu’à retrouver sa véritable valeur immobilière au sein d’une agglomération attractive. Ainsi, le domaine universitaire et le Quartier Renaudie fonctionnent traditionnellement comme deux isolats alors que le premier pourrait trouver dans les logements du second les espaces particulièrement plaisants pour un jeune public.
Architecte : Jean Renaudie
Architectes d’exécution : Nina Schuch et Serge Renaudie
Programmiste ZAC : SATAU
Aménageur : SADI
BET : Bérim